CHARGÈS Louis

Né à Azille (Aude) le 30 novembre 1889, mort à Perpignan (Pyrénées-Orientales) le 29 décembre 1965 ; instituteur, révoqué le 1er août 1942 ; militant du Parti socialiste SFIO, responsable d’Associations d’anciens combattants, adjoint au maire de Perpignan.

Louis Chargès était originaire d’Azille, commune du Minervois. C’était le fils d’Antoine Chargès, cordonnier, et de Marie Limousin (respectivement âgés de 32 et 28 ans en 1889). Il se maria le 9 août 1913 à Narbonne (Aude) avec Antoinette, Jeanne Calas. Il combattit pendant la Première Guerre mondiale. Nommé instituteur à Perpignan (Pyrénées-Orientales), il milita à la SFIO. En 1937, il était secrétaire de la sous-section socialiste du quartier Saint-Mathieu de Perpignan.

En 1939, il était domicilié au centre de Perpignan, rue de la Cloche d’Or, dans un logement de fonction de l’école « Lavoisier ». Directeur de l’école primaire « Lavoisier » de Perpignan (1937), Louis Chargès, était bien implanté dans le milieu des Anciens combattants. Il prit, après 1941, position contre la Révolution nationale. Comme beaucoup de socialistes SFIO hostiles à Vichy des Pyrénées-Orientales, il se rapprocha du mouvement « Libération » auquel il finit par adhérer. Il participa à la grande manifestation unitaire de la résistance à Perpignan, à l’appel de « Libération », « Combat », « Franc-Tireur » et du PC clandestin, le 14 juillet 1942. Il fut donc révoqué de ses fonctions par le ministre de l’Éducation nationale, pour « menées antinationales », en même temps que ses collègues Camille Fourquet, directeur de l’école « Jules-Ferry » futur dirigeant clandestin des MUR et président du CDL, et Jean-François Charvet*, professeur à l’EPS de Perpignan.

À la Libération, président départemental de l’UFAC (Union fédérale des anciens combattants), il avait une grande influence à Perpignan, surtout. « Pétulant » et « jovial » (Bernis), il savait merveilleusement cultiver sa popularité. Il milita à nouveau à la SFIO. Il fut le candidat de son parti aux élections cantonales des 23 et 30 septembre 1945 à Perpignan-Ouest. Au 2e tour, il se désista pour le communiste Roger Bertrand qui fut cependant battu par le radical François Delcos. Candidat aux élections municipales à Perpignan (scrutin des 19 et 26 octobre 1947) sur la liste conduite par le maire sortant Félix Mercader, il fut élu 4e adjoint avec 16 voix, contre 12 au communiste Fernand Loubatières. Aux élections du Conseil de la république (17 octobre – 7 novembre 1948), il fit (provisoirement) « dissidence », se présentant en franctireur contre le candidat de la SFIO, Léon-Jean Grégory : au congrès fédéral du 16 octobre, il avait obtenu 8 % des voix des délégués contre 30 % à Léon-Jean Grégory et 16 % à Jean Jacquet, maire et conseiller général de Rivesaltes.

SOURCES : Arch. dép. Pyrénées-Orientales, 3 M 263, liste électorale de Perpignan (1939). Arch. Com. Perpignan, 1 D 1 45, délibérations du conseil municipal ; état civil. Arch. Com. Azille, état civil. Roger Bernis, Roussillon politique, du réséda à la rose, I, Le temps de Quatrième (1944-1958), Toulouse, Privat, 1984, 286 p. Camille Fourquet, Le Roussillon sous la botte nazie, tapuscrit inédit, s. d. 1965], 208 p. Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la Résistance catalane, I, Chronologie des années noires, Prades, Terra Nostra, 1994, 400 p. Le Socialiste des Pyrénées-Orientales, hebdomadaire de la SFIO, Perpignan, 1937.

André BALENT